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Conseils

5 réglages que chaque photographe doit absolument connaître

 

Elle était très belle. La composition était réussie, la lumière parfaite et la photo avait quelque chose de mystérieux que j’aimais beaucoup. Mais c’était quoi les réglages… ? Malheureusement pour moi à l’époque, l’auteur ne les avait pas renseignés.

Le truc, c’est qu’ils ne m’auraient pas servi à grand-chose en fait.

J’aurai été incapable de les reproduire pour faire une photo similaire. Mais c’est vrai qu’au début, connaître les réglages des belles photos, ça rassure.

On se dit que c’est un peu comme une recette. Il suffit de la reproduire pour faire pour reproduire une image.

Les bons réglages ? Il n’y en a pas. Ils varient en fonction de beaucoup de facteurs. Des éléments extérieurs comme la lumière par exemple, mais aussi de choix délibérés du photographe, pour des raisons artistiques.

Ce que vous devez connaître en revanche, ce sont certains réglages « clés » de votre appareil et de vos objectifs.

 

  1. Le niveau maximum acceptable des ISO

 

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Photo ShareGrid

Ah les ISO… Avant, je les fuyais comme la peste. J’évitais toujours de les augmenter, parce que sinon, ça pouvait faire du bruit…

Le vilain bruit.

Et c’est vrai. Mais cela dépend. Avec mon premier appareil, un boitier d’entrée de gamme (logique…), je me suis vite aperçu que je ne pourrai pas faire de très belles photos de la Voie Lactée.

En plus, à l’époque, je n’avais pas d’objectifs lumineux, donc…problème réglé !

Mais au fur et à mesure de mon évolution, les boitiers que j’ai achetés ont successivement eu davantage de latitude dans la montée des ISO.

Puis j’ai investi dans de meilleurs objectifs, plus lumineux.

Mais même si je pouvais monter davantage dans les ISO, il n’en restait pas moins que passé un certain seuil, la qualité globale de mes photos se détériorait quand même.

Alors j’ai fait des tests. Rien ne vaut de tester soi-même le matériel.

Et contrairement à ce qu’annonçaient les fabricants, les seuils étaient toujours plus bas, beaucoup plus bas. C’est la même histoire qu’avec les constructeurs automobiles sur leurs véhicules.

Mais vous ne devez plus avoir peur des ISO.

J’ai parfois raté des photos parce que je ne voulais pas monter dans les ISO. Alors que si j’avais monté un peu les ISO, j’aurais pu garder une vitesse suffisante pour éviter qu’elle soit floue…Et le bruit aurait été imperceptible…

Connaître le seuil acceptable en ISO de votre appareil vous permettra de savoir jusqu’où vous pouvez aller sans risques, dans des conditions extrêmes.

Votre logiciel de post-traitement se chargera d’anéantir le bruit résiduel.

Au fait, je vous déconseille d’activer la réduction du bruit sur votre appareil. Deux raisons principales :

  • Votre batterie durera plus longtemps
  • L’intervalle entre deux photos sera plus court. Donc moins de risques d’en rater une.

Enfin, le bruit n’est pas perçu par tout le monde de la même manière. Les seuils sont subjectifs, et c’est pour cela que vous devez vous faire votre propre opinion en réalisant des tests.

Sachez enfin qu’il existe des plugins pour réduire le bruit, comme Topaz Denoise pour Lightroom et Photoshop.

Personnellement, je ne l’ai jamais testé car je n’en n’ai jamais eu le besoin, je fais très peu de photos en basse lumière qui nécessitent une forte montée des ISO.

 

  1. L’ouverture idéale de votre objectif

 

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Photo Riley Bowden

Le sweet spot, comme l’appellent les anglophones. J’aime beaucoup ce terme.

En fait, il s’agit de trouver l’ouverture à laquelle vos photos auront leur meilleur piqué. Le piqué est aussi une notion subjective, mais en gros il se définit comme la sensation de netteté dans l’image.

Je vous épargne son nom savant. Et puis non, je sais que certains et certaines aiment ce genre de détail…on l’appelle aussi l’acutance.

Chaque objectif possède une valeur d’ouverture à laquelle les photos auront un meilleur piqué. En général, c’est une valeur intermédiaire (de f8 à f11).

Petite note : les focales fixes ont en général un meilleur piqué que les zoom.

En photographie de paysage, c’est toujours bon de la connaître.

Parce que très souvent, l’appareil est stabilisé. Donc nous pouvons jouer avec les deux autre paramètres – la vitesse et les ISO – pour trouver l’exposition qu’il faut.

Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai commencé par les ISO ? Non, je n’hésite plus à augmenter les ISO en dessous du seuil de mon boitier.

Mes photos sont de bien meilleures qualités ainsi.

Rendez-vous sur le site Les Numériques pour connaître le sweet spot de votre objectif.

Le connaître, c’est bien, mais connaître en plus l’ouverture à laquelle vous perdrez de la qualité, c’est mieux.

Oui, parce qu’à partir d’une certaine ouverture, un phénomène optique apparaîtra sur vos photos : la diffraction.

C’est lorsque l’image manque de netteté et a un aspect diffus.

Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet technique ici (cf la page Wikipedia), mais plus l’ouverture est petite, plus l’effet de diffraction augmentera.

En général, à partir de f16, vous devriez constater un léger flou sur vos photos. Les grands capteurs ayant une grande résolution y sont plus sensibles.

Savoir à partir de quelle ouverture vous obtiendrez de la diffraction sur vos photos vous permettra d’éviter d’utiliser ces petites ouvertures lorsque vous n’y êtes pas obligés.

 

  1. La vitesse minimale à main levée

 

La plupart du temps, en photographie de paysage, on se ballade avec un trépied. Nous stabilisons notre appareil.

Cependant, il arrive parfois que nous ne pouvons pas – ou ne voulons pas – utiliser notre trépied.

Il m’est déjà arrivé de l’oublier, je vous invite d’ailleurs à lire mon précédent article pour éviter ce genre de problèmes. Il m’est aussi arrivé de ne pas pouvoir utiliser mon trépied.

Dans certains parcs nationaux américains, comme Zion, l’usage des trépieds est interdit dans certaines zones. De même que dans certains lieux publics.

Mais il y a parfois aussi des situations dans lesquelles vous ne pourrez pas l’utiliser. Vous n’avez pas le temps de l’installer, l’angle de vue est trop étriqué, trop bas, trop haut…bref vous n’y arriverez pas.

Dans ces cas-là, vous serez bien contents de connaître le seuil maximum des ISO de votre appareil, ainsi que la vitesse minimale en-dessous de laquelle votre photo sera floue en shootant à main levée.

C’est ce qu’on appelle la vitesse de sécurité.

Très simple à retenir, elle se définit comme 1/longueur focale. Donc si vous shootez avec un 70mm, vous ne pourrez théoriquement pas descendre en-dessous de 1/70es.

Théoriquement, parce que cela dépend d’autres paramètres, comme la taille de votre capteur (un 70mm sur APSC ne donne pas la même longueur focale que sur un plein format), la résolution de votre capteur (plus la résolution du capteur est importante, plus il est sensible au flou de bougé), ou de la stabilisation de l’optique et/ou du capteur.

D’où l’importance des tests. Rien ne remplacera les tests que vous ferez vous-mêmes.

En tous cas, ils m’ont sauvé plus d’une photo.

 

  1. La bonne mise au point

 

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Photo Stef Kocyla

C’est un réglage qui demande beaucoup de pratique pour le maîtriser complètement.

Le bruit, la diffraction, une vitesse trop lente à main levée détériorent la qualité globale de votre photo.

Un manque de mise au point la ruine tout simplement.

Savoir comment vous devez faire la mise au point sur votre appareil est fondamental. Vous devez connaître les différents modes de mise au point ainsi que les différentes zones de mise au point.

Le mode ponctuel fonctionnera bien pour les sujets statiques, le mode continu pour les sujets en mouvement.

Vous devez aussi savoir quels collimateurs solliciter pour faire la mise au point. Zone du centre, élargie… ? A vous de choisir, mais vous devez choisir !

Ne laissez pas le mode automatique, vous risquez d’avoir de (mauvaises) surprises.

Je vous renvoie vers mon article sur l’utilisation du Back Button Focus, dans lequel je vous explique toutes ces différences.

 

  1. Les informations de l’appareil

 

Histogramme
Histogramme

 

Enfin, même si vous n’avez pas lu entièrement le manuel d’utilisation de votre appareil, vous devez comprendre les informations que donne l’appareil.

Vous avez acheté un petit bijou de technologie, alors pourquoi ne pas en profiter ?

Votre appareil est là pour vous faciliter la vie, et vous voudriez ignorer ses recommandations ?

En dehors des indications d’ouverture, de vitesse, d’ISO, il peut vous donner des infos très utiles.

Pour déterminer votre exposition par exemple.

Il existe un outil dont je ne me passe plus à la prise de vue, c’est l’histogramme (lisez mon article à ce sujet).

Grâce à lui, je suis CERTAIN de ne plus surexposer ou sous-exposer mes photos. Et non, je ne fais pas confiance à mes yeux.

Je fais confiance à l’histogramme.

Et je sais comment exposer à droite. Très pratique, l’exposition à droite…

En poussant l’histogramme le plus à droite possible, sans qu’il touche le bord droit, je peux faire face à des scènes qui ont une grande dynamique de lumière, lorsque je n’ai pas de filtres.

Pour cela, je m’aide de la correction d’exposition, très pratique aussi la correction d’exposition…

Avec cette technique, je préserve un maximum d’informations dans les hautes lumières, que je récupère ensuite au post-traitement.

Un autre outil que j’utilise systématiquement, c’est le niveau qui s’affiche sur mon écran. Oui, parce qu’un horizon pas droit, ce n’est pas beau.

Là encore, je ne fais pas confiance à mes yeux. Parfois, j’ai l’impression que c’est droit, surtout à main levée, et ça ne l’est pas.

 

Conclusion

 

Bien connaître son appareil vous sauvera bien des photos, surtout quand vous devez agir dans la précipitation. Vous savez quels réglages effectuer rapidement et jusqu’où vous pouvez les pousser.

Personnellement, ces réglages sont devenus instinctifs avec le temps, et même lorsque j’ai changé d’appareil et de marque, ce sont les premiers réflexes que j’ai retrouvés.

3 Comments

  • Olivier

    Hello Stef,

    Merci pour ces importants rappels!
    Petite question sur l’exposition à droite : afin d’avoir un histogramme qui côtoie la limite des hautes lumières, tu parles d’utiliser la correction d’exposition (en cas de mode ouverture ou vitesse, si je ne dis pas de bêtises). En mode manuel, y’a t’il un des paramètres plus efficace que les autres? Généralement, je joue avec la vitesse uniquement pour exposer à droite, ce qui me semble le plus logique en étant 90% du temps sur trépied, et garder ainsi la main sur l’ouverture que je souhaite utiliser. Mais c’est peut être une mauvaise pratique?

    A++

    Olivier

    • Stef Kocyla

      Hello Olivier,

      oui, la correction d’exposition n’est pas utilisable en Mode Manuel puisque tu peux contrôler tous les paramètres. Tu as la bonne technique en modifiant la vitesse pour conserver le choix de l’ouverture. Tu peux ainsi utiliser le Sweet Spot de ton objectif par exemple. 🙂
      Après, tout dépend de ce que tu veux faire, si tu veux figer le mouvement d’un oiseau par exemple, il faudra garder le contrôle sur la vitesse.
      Le plus important est de t’assurer que l’histogramme ne colle pas le bord droit, et ça il n’y a que de bons yeux et de la pratique qui peuvent t’y aider !

      Merci beaucoup de ta visite et à bientôt !

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