Reflex ou Hybride, lequel vous conviendra le mieux ?
Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas, et comme vous avez été très sage, vous avez demandé au Père Noël un nouvel appareil photo. Oui mais voilà, lequel choisir ?
Comme vous vous êtes renseigné sur internet au sujet des derniers modèles, vous êtes au courant de la bataille qui fait rage entre les reflex et les hybrides. Oui, parce que dernièrement, il y a eu un tas de petits nouveaux, je crois que 2018 sera l’un des crus les plus prolifiques de ces dernières années.
L’arrivée de Canon et de Nikon dans la cour des hybrides a boosté le marché des Appareils Photos Numériques (APN) à objectifs interchangeables. Que vous soyez sur le point d’acquérir votre premier appareil ou que vous hésitiez à changer votre reflex pour un hybride, des clarifications sur les deux systèmes s’impose.
Faire le bon choix, c’est choisir l’appareil qui vous convient le mieux. Je n’entrerai donc pas dans le débat des marques et des fabricants, mais je vous expliquerai plutôt ce que j’aime dans les deux types de boitiers. Après, la décision vous appartient…
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Hybride et reflex : la différence fondamentale
Autant l’appareil reflex porte plutôt bien son nom, autant l’appareil hybride a un nom… qui ne veut rien dire. « Hybride », sérieusement ? Mais qui a trouvé ce nom fourre-tout ?
Je préfère l’approche des anglo-saxons dans ce domaine, ils ont trouvé un nom plus approprié. Ils ont appelé ça un appareil « mirrorless » ou « sans miroir », parce qu’il ne contient pas de miroir. Logique. Ce qui différencie avant tout ces deux types d’appareils, c’est un miroir, et donc leur principe de visée.
Alors que le reflex utilise une visée optique, l’hybride utilise une visée électronique.
La visée optique fonctionne avec un miroir qui transmet l’image en provenance de l’objectif au prisme et au verre de visée. Le miroir se relève lors du déclenchement pour permettre à la lumière d’atteindre le capteur, et retombe une fois l’exposition terminée.
Le miroir réfléchit la lumière, d’où le terme « reflex ». En l’absence de miroir, il n’y a plus de reflet, on ne peut donc plus parler de reflex.
La visée électronique fonctionne différemment : un système électronique effectue la visée en récupérant le signal du capteur image et en l’envoyant à l’écran de visualisation qui fait office de viseur.
Conséquences ? La visée optique montre la scène telle qu’elle est cadrée alors que la visée électronique montre la scène telle qu’elle sera enregistrée sur la carte mémoire.
D’un côté vous avez une vision naturelle, claire et sans décalage de la scène, et de l’autre vous avez une vision électronique en conditions réelles d’exposition, de netteté, de profondeur de champ et de rendu d’image, avec parfois un petit décalage lorsque l’appareil est déplacé rapidement.
Ayant commencé la photographie avec un reflex, je pense que c’est comme pour tout : les habitudes ont la vie dure. Quand vous avez été habitué pendant des années à vous servir d’un appareil, changer ses habitudes est ce qu’il y a de plus compliqué.
Alors plutôt que de lister les avantages et les inconvénients de chaque type d’appareil, je préfère vous donner mes impressions. Je shoote aujourd’hui avec les deux types d’appareils, un reflex Canon 70D et un hybride Sony α7R III, ce qui m’offre plus de latitude pour comparer.
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Ce que j’aime chez le reflex
Le reflex n’est pas mort. Contrairement à ce que vous pouvez lire ici et là sur la fin des reflex, ce type d’appareil est encore à la pointe de la photographie.
La première chose qui retient mon attention chez le reflex, c’est le confort de la visée optique. J’ai beau m’habituer doucement à la visée électronique, j’avoue qu’après des années de pratique avec un reflex, j’ai toujours une préférence pour ce type de visée.
Même si effectivement je dois contrôler la profondeur de champ par le bouton de test de la profondeur de champ, je reste attaché à mon petit confort optique.
La deuxième chose qui me fait conserver mon reflex, c’est l’écran orientable et inclinable dans tous les sens. Super pratique pour les angles un peu fous, et surtout pour la vidéo : j’ai un écran de contrôle intégré au boitier, ça c’est vraiment pratique.
En troisième, vient la batterie. Malgré les progrès chez les hybrides, l’autonomie de la batterie reste incontestablement plus longue chez les reflex. Je peux dans des conditions normales faire plus de 800 déclenchements avec mon reflex.
Enfin, j’aime mon reflex parce que je peux utiliser beaucoup d’optiques différentes. Normal, j’ai eu le temps de me constituer un beau petit parc d’objectifs, mais c’est aussi parce que l’offre est pléthorique. Je n’ai que l’embarras du choix !
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Pourquoi j’adore mon hybride
Comme pour le reflex, je citerai en premier la visée. Je sais, je suis contradictoire. Mais entre les deux, mon cœur balance… Vraiment, le jour où les fabricants inventeront une visée électronique avec le confort de la visée optique, il n’y aura plus de débat.
Même si j’aime la visée optique pour son confort, j’aime aussi la visée électronique pour les nombreuses possibilités d’affichage qu’elle offre. Par exemple, je peux vérifier en temps réel la profondeur de champ, l’ouverture que je sélectionne est celle utilisée par la visée.
La mise au point est vraiment plus facile, et je ne fais (presque) plus de photos floues !
Mais ce que je préfère de loin, c’est la possibilité d’afficher les histogrammes pendant la prise de vue. Franchement, c’est un net avantage pour réussir son exposition, surtout quand j’expose à droite, la marge d’erreur possible étant très faible. Lisez mon article sur ce sujet : Comment réussir ses photos grâce à l’histogramme ?
Deuxième point : l’encombrement. C’est aussi une des raisons pour laquelle j’ai investi dans ce type de boitier. Je suis un grand voyageur, et la place est un problème que je dois résoudre à chaque paquetage. Le faible poids (657g.) et la petite taille de mon boitier sont un vrai plus au moment de fermer la valise (façon de parler !)
Plus sérieusement, c’est lorsque je pars plusieurs jours en trekking que j’apprécie le plus ce gain de place et de poids. Quand chaque gramme est compté, une randonnée au long cours ne s’improvise pas quand on doit subvenir à tous ses besoins plusieurs jours.
Le petit boitier, monté de mon 50mm f1,8, me fait presque passer inaperçu aux yeux des gens si je veux les photographier dans la rue. C’est plus discret et je peux photographier ou filmer des séquences incognito.
Troisième point : l’autofocus. Oui, vous avez bien lu, l’autofocus. Même s’il est encore un petit peu plus réactif sur les reflex avec la détection de phase, celui de mon hybride est tout simplement bluffant en termes de couverture.
L’énorme avantage, c’est qu’il couvre 68% du cadre (Système de 399 points AF à corrélation de phase sur le capteur principal. 425 points de détection de contraste sur le capteur principal), ce qui est largement supérieur aux meilleurs reflex.
Personnellement, vu ma pratique de la photographie – la photographie de paysage – je veux bien concéder un petit peu de réactivité pour gagner plus de couverture. Après, je ne tiendrai peut-être pas le même discours si j’étais photographe de sport…quoique…
La technologie développée par Sony permet de monter à une cadence rafale de 10i/s. De quoi satisfaire tous les appétits.
Mais le critère qui m’a vraiment fait basculer dans la famille des hybrides, c’est la stabilisation mécanique sur 5 axes du boitier. Je gagne sans problèmes plus de 3 IL ! C’est juste énorme et depuis, j’utilise beaucoup moins souvent mon trépied.
En situation de basse lumière, je peux faire des clichés à main levée à des vitesses aussi basses que 1/25, en ayant une image parfaitement nette. Autant dire que je n’emporte plus systématiquement mon trépied quand je pars randonner… encore un gain de place et poids sur mon dos !
Enfin, la vidéo est vraiment un pur bonheur sur ce boitier, toujours et encore grâce à sa stabilisation 5 axes, les images sont plus fluides et cela se voit ! J’aime bien le profil S-Log3 aussi, qui facilite l’étalonnage.
Mais c’est là plus la cerise sur le gâteau, et non un critère de choix déterminant pour moi.
Conclusion
Reflex ou hybride, peu importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse ! Autrefois argentique, aujourd’hui numérique, la photographie évolue sans cesse et restera pour moi toujours aussi mystérieuse.
Le bon appareil photo sera celui que vous maîtriserez, parce qu’il vous servira d’outil pour imprimer votre regard. Plus vous maîtriserez votre outil, plus vous serez capable de créer une image fidèle à ce que vous aviez en tête au moment de déclencher.
En revanche, il faut bien garder à l’esprit que ce n’est pas un matériel plus sophistiqué qui fera de vous un meilleur photographe. Si vous souhaitez passer d’un reflex à un hybride pour suivre la mode, c’est un mauvais calcul selon moi.
L’aspect « plaisir » est très important aussi, et il ne faut pas baser son choix sur des critères purement techniques. Prendre en main les appareils est indispensable pour se forger une bonne opinion, donc prenez du temps pour faire les magasins !