Photos mauvais temps
Conseils

Comment réussir vos photos par mauvais temps !

Voilà… décembre, nous y sommes. Bonjour les journées courtes et le mauvais temps. Forcément, cela ne nous incite pas à sortir faire des photos. À priori. S’il y a une chose que j’ai apprise depuis que je fais de la photographie, c’est qu’il ne faut pas trop tenir compte de la météo.

 

Comme le disent les irlandais : « il n’y a pas de mauvais temps, il y a juste de mauvais habits ».

 

Moi, je suis un peu comme les irlandais, j’habite une région dont le climat est, disons…océanique… une manière pudique de dire que c’est une région humide. Alors mieux vaut s’en accommoder.

 

Le bon côté des choses, c’est que je ne suis jamais déçu. Bon, quand même un peu de temps en temps, c’est vrai. Quand je m’attends à un beau lever de soleil et que j’ai du brouillard, il y a forcément une petite déception.

 

Mais ce que m’a appris la vie dans ma région, c’est qu’il ne faut pas attendre qu’il fasse beau pour sortir, parce que sinon on ne sort pas souvent !

 

Lorsque je faisais du cyclisme, mon coach me disait : « entraîne-toi par tous les temps, ainsi tu seras bien préparé le jour de la course où il fera un temps pourri ». Ce que ne faisaient pas tous mes concurrents…J’ai gardé ce bon conseil pour la photographie.

 

Oui, le meilleur moyen de ne pas être déçu, c’est d’être préparé à toutes les éventualités. En fait, il faut savoir tirer profit de n’importe quel type de conditions climatiques.

 

Cela s’apprend avec l’expérience, la pratique et les échecs, mais je vais vous faire gagner un peu de temps et partager avec vous quelques-uns de mes trucs…

 

  1. Trouvez des paysages qui vont bien avec le gris

 

Photos mauvais temps
Photo Stef Kocyla

 

Certains types de paysages sont davantage susceptibles d’être jolis par mauvais temps. Prenez une plage par exemple. C’est typiquement le genre d’endroit que j’aime parcourir lorsqu’il fait un temps de chien.

 

J’ai la chance d’habiter à proximité de la mer, avec un littoral mêlant grandes plages de sable et falaises blanches. Alors que les plages immenses de la Mer du Nord sont belles de mélancolie, les falaises offrent un décor épique par mauvais temps. Que dis-je, dantesque sous les nuages noirs, le vent et la pluie !

 

Une plage sous le ciel bleu, c’est bien quand on y va pour se baigner. C’est beaucoup plus ennuyeux à photographier. Oui, un ciel bleu, c’est ennuyeux. Ça manque de relief.

 

La mer est grise, le ciel est lourd, le vent du Nord transperce les yeux des hommes du Nord…on se croirait dans une chanson de Jacques Brel, quelque part en pays flamant. Et pourtant, c’est mon lot quotidien.

 

Parfois, je l’entends gueuler ses chansons dans mes oreilles tellement le vent souffle fort. À défaut de montagnes dans ce plat pays qui est le mien, le spectacle se passe dans les cieux.

 

Mais tout le monde n’a pas la chance d’habiter à proximité de la mer me direz-vous ? Surement, mais il y a certainement une rivière, une cascade, un peu de relief à proximité qui prennent un tout autre visage les jours de mauvais temps.

 

C’est une période propice aux compositions minimalistes. La nature est dépouillée de sa verdure, avec de la chance un peu de neige a blanchi le sol. Trouver des sujets solitaires est un peu plus facile.

 

  1. Développez vos photos en n&b

 

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Photo Stef Kocyla

 

Justement, la neige est blanche, le ciel noir, alors pourquoi ne pas en profiter pour développer vos photos en noir & blanc ? L’hiver est la période idéale pour faire des photos monochromes.

 

En l’absence de couleurs, de lumière, mais avec parfois de forts contrastes et le soleil au-dessus de l’horizon, le noir et blanc pourrait vous surprendre.

 

Certaines photos sont même vraiment plus belles en noir et blanc ! Pour les réussir, je vous conseille de partir en mode « b&w ». Dans votre tête, vous devez tourner le bouton des couleurs sur la position monochrome. Ou bien porter des lunettes grises…

 

Le but est de visualiser les scènes en n&b avant de faire la photo. Repérez les grandes différences de lumière, les ombres allongées sur le sol, les contre-jours…

 

Le n&b va révéler les textures des éléments, ajouter une atmosphère mystérieuse à la scène ou bien donner un côté vintage à vos photos.

 

Attention au post-traitement par contre, développer ses photos en n&b ne se limite absolument pas à convertir votre image en n&b dans Lightroom. Elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique, que je vous donnerai dans un prochain tuto.

 

Si vous ne savez pas comment faire, voici en attendant un plugin super efficace que j’utilise dans Lightroom lorsque je veux développer mes images en n&b : Silver Effex Pro de Nik collection.

 

  1. Apprenez à aimer la pluie, le vent et le brouillard

 

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Photo Stef Kocyla

 

Je me souviens d’une fois où je m’étais levé très tôt, j’avais pris la route pour photographier le lever de soleil à Kinderdijk, aux Pays-Bas. Kinderdijk, c’est cet endroit inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour ses moulins, alignés le long des canaux. Absolument magnifique.

 

Dans mon esprit, j’avais cette image du soleil se levant derrière les moulins alignés au bord du canal. Les premiers rayons illumineraient les hauts nuages de rose et de pourpre, et avec de la chance j’aurai de beaux reflets dans l’eau parce qu’il n’y aurait pas de vent…

 

Ce genre de conditions se produisent assez souvent en hiver (on était en février), et tout au long de la route, je me réjouissais de ce qui m’attendait. Oui, mais ça, c’était avant ! Avant que j’arrive sur place.

 

Les nuages étaient si nombreux que j’ai failli ne pas sortir mon appareil, tout dépité que j’étais…Je n’avais aucune chance d’avoir un lever de soleil comme je l’espérais. Adieu veaux, vaches, cochons…

 

Les chiens aboient, les nuages passent. Le vent s’en est mêlé, et au bout d’un moment, les nuages se sont un peu fracturés. J’avais droit tantôt à un rayon de soleil furtif, tantôt à une averse de giboulées. Mais rien de ce que j’avais espéré.

 

En fin de compte, j’ai tout de même tiré profit de cette situation. J’ai changé mon fusil d’épaule, et donné une atmosphère mélancolique à mes photos. J’en ai même développé certaines en n&b.

 

  1. Ne faites jamais (totalement) confiance aux prévisions météo

 

Photos mauvais temps
Photo Stef Kocyla

 

La leçon tirée de cette aventure hollandaise, c’est qu’il ne faut jamais faire confiance à Madame Soleil. C’est vrai dans un sens comme dans l’autre.

 

Si les prévisions vous disent « temps pourri », prenez cette information avec philosophie. Premièrement parce que ce qui est pourri pour les uns ne l’est pas pour les autres (nous les photographes en l’occurrence !). Deuxièmement parce qu’un temps pourri à la mer ou en montagne, c’est très, très variable. Et peut être très local pour la montagne.

 

Personnellement, je me sers des prévisions météo pour avoir une tendance. Ni plus, ni moins. Je ne prends jamais ces prévisions au pied de la lettre.

 

Même quand il est prévu une pluie incessante, il arrive souvent qu’il y ait des accalmies entre deux averses. Il arrive même qu’il ne pleuve pas, ou qu’il pleuve plus tard que prévu.

 

Ceci ne doit pas vous dispenser de vous habiller comme il le faut. Rester au sec est indispensable, de la tête aux pieds. Je prends souvent un grand parapluie (genre parapluie de golf), quand il n’y a pas de vent, pour m’abriter de la pluie, moi et mon matériel.

 

Oui, le matériel doit être bien protégé aussi, surtout si votre boitier n’est pas tropicalisé (résistant à l’humidité et aux poussières). Et n’oubliez pas les chiffons pour essuyer l’objectif !

 

  1. Restez longtemps sur place, ça finira par s’arranger

 

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Photo Stef Kocyla

 

La deuxième leçon tirée de Kinderdijk, c’est qu’il faut prendre son temps. J’étais à deux doigts de repartir ce matin-là. Si je n’avais pas fait toute cette route, je ne serai probablement pas resté.

 

Malgré la désillusion, malgré le manque de préparation psychologique, je suis resté. J’ai observé, j’ai patienté, j’ai essayé plein de compositions différentes. Mais je ne suis pas rentré bredouille.

 

Ce ne sont pas mes plus belles photos, mais au moins, je n’ai pas perdu mon temps. J’ai appris de mes erreurs. Par expérience, en photographie, il ne faut jamais être pressé.

 

Comme je l’expliquais dans un autre article, « Mes 3 habitudes pour être un photographe zen…et éviter les frustrations… », prendre son temps est un atout. Passer du temps sur un site vous permettra de maximiser vos chances d’être au bon endroit au bon moment.

 

Comme le faisait Ansel Adams, il vaut mieux rester au même endroit et patienter que la lumière soit idéale plutôt que de courir dans tous les sens sans vraiment réfléchir à ce que l’on fait.

 

En fait, faire des photographies c’est un peu comme aller pêcher. Vous vous installez à un endroit que vous avez choisi pour son potentiel, vous patientez, et parfois vous attrapez une prise, parfois vous rentrez bredouille, parfois c’est la pêche miraculeuse !

 

Conclusion

 

J’espère que ces astuces vous aideront à sortir quand même les jours de mauvais temps. Cela pourrait peut-être même booster votre motivation ?

 

Je sais maintenant que même une matinée à faire des photos sous le crachin n’est jamais perdue. Même si je ne fais pas de belles photos, j’ai appris.

 

Observer la météo est très enrichissant, et je comprends aujourd’hui pourquoi avant l’apparition des bulletins météo, les anciens savaient plutôt bien prédire le temps qu’il ferait. Parce qu’ils apprenaient à lire le ciel.

 

Comment faites-vous lorsqu’il fait mauvais ? Vous avez aussi des trucs à vous ?

2 Comments

  • Allcats

    Hello Stef,

    Merci pour cet article, ma région étant aussi propice au temps couvert (même s’il ne pleut jamais en Bretagne c’est bien connu!), ça va m’être bien utile. J’aime beaucoup le rendu des photos à peine colorisées de l’article, ça met bien en avant la zone/le sujet qui bénéficie des couleurs les plus relevées. Le N&B, ça me donne envie de le travailler, mais pour l’instant je ne suis pas satisfait de ce que je sors (pas évident de « voir en N&B quand on débute).
    Ce week-end, comme ça me démangeait de sortir le boîtier, je suis parti en ballade sous un ciel gris, sans nuage, avec uniquement un 70-200. Et l’air de rien, j’ai pris beaucoup de plaisir à m’attarder sur des détails (champignons, écorce, toiles d’araignée, etc…), faire de la pose longue sur des petites chutes d’eau (rien de très joli, mais j’ai appris beaucoup sur le rendu en jouant avec le temps de pose et les filtres), tester l’animalier. Bref tout ce que je ne fais pas d’habitude 🙂

    • Stef Kocyla

      Hello Olivier !

      Haha oui, je crois que nous sommes logés à la même enseigne côté météo ! Oui, je suis bien d’accord, le n&b demande de vraies compétences, tant à la prise de vue qu’en post-traitement.
      Sinon, très bonne idée de n’utiliser qu’un 70-200 pendant la sortie, c’est très formateur, et cela pousse à être plus créatif. Merci beaucoup de partager ce commentaire qui profitera à tout le monde !

      À bientôt et bonnes photos !

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