Que faut-il pour faire une grande photo de paysage ? Celle qui vous fait pousser un « Wooowww » d’exclamation ? Malheureusement, il n’existe pas plus de recette miracle que de formule magique pour transformer vos photos en sublimes œuvres d’art.

 

En revanche, il existe des bonnes pratiques que vous pouvez intégrer dans votre processus de création pour améliorer vos photos de paysage. Même si rien n’est garanti, je vais vous expliquer ici ma méthode pour faire sortir vos photos du lot !

 

Je vais vous parler un peu de technique, de matériel, de lumière, de composition et de technique créative pour vraiment améliorer vos photos.

 

1. Choisissez bien la scène

 

 

Composer son image commence par le choix d’une scène, et si une grande photo ne nécessite pas forcément un paysage fabuleux, l’inverse peut lui nuire sans aucun doute.

Pour commencer, je fais quelques recherches sur internet, pour savoir à quoi m’attendre. Google Earth, Instagram, 500px vont me donner une idée de ce que je vais trouver sur place.

 

L’idée n’est pas de copier les autres, et faire les mêmes photos, j’en ai déjà parlé dans cet article. Non, le but de mes recherches est de savoir à quoi m’attendre un minimum.

 

Lorsque j’ai choisi mon spot, je l’explore autant que je peux, à la recherche de sujets intéressants. Vous savez, la phase de repérage dont je parle dans cet autre article ? J’essaie de sortir des sentiers battus, et de trouver des points de vue un peu excentrés. La plupart des photographes ne s’aventurent pas trop loin de leur voiture…

 

Pendant ce moment, je ne suis pas seulement à la recherche d’un paysage à encadrer, je recherche aussi ce qui va donner un sens au lieu. Qu’est-ce que je trouve d’attirant dans ce lieu ? Qu’a-t-il d’unique ? Qu’est-ce qui définit le mieux l’endroit ?

 

Quelle histoire vais-je raconter avec mes photos ?

 

Les réponses à ces questions vont me permettre de trouver ma composition.

 

2. Trouvez un avant-plan qui guide le regard

 

 

Lorsque vous utilisez un objectif grand angle, il est presque indispensable de trouver un avant-plan puissant qui dirige le regard du lecteur à l’intérieur de la photo.

 

Quand j’explore l’endroit que je vais photographier, je ne recherche pas seulement un grand paysage, mais plutôt un avant-plan intéressant qui se marie bien avec l’arrière-plan. Tout doit être cohérent et harmonieux.

 

En utilisant un avant-plan de cette manière, vous établissez une connexion visuelle entre le bas et le haut de votre photographie. Cela va ajouter de la profondeur à votre image et immerger le lecteur dans votre photo.

 

Il ne faut pas hésiter à s’approcher très près de l’avant-plan, surtout avec un ultra grand angle. J’aime remplir le bas de mon image avec l’avant-plan, de manière à tirer profit de l’effet de distorsion de l’objectif.

 

3. Faites la bonne mise au point

 

 

Depuis Ansel Adams, la netteté de l’intégralité de l’image est la norme en photographie de paysage. Mais il faudrait maîtriser parfaitement les notions de plan de netteté, de distance hyperfocale et de profondeur de champ pour faire des images super nettes du premier au dernier plan.

 

Ces concepts étant complexes, je ne pourrai pas les détailler dans cet article, qui n’en a pas la vocation d’ailleurs.

 

Cependant, vous pouvez faire comme moi et appliquer une petite astuce qui marche très bien pour des compositions avec un grand angle : j’estime la distance entre mon appareil photo et mon avant-plan, puis je fais la mise au point sur un élément qui se trouve à peu près à deux fois cette distance.

 

Si mon avant-plan se trouve à 1m de distance, je ferai la mise au point sur un élément situé à environ 2m de distance.

 

Cette petite règle vous aidera à optimiser votre profondeur de champ, qui est la zone de netteté apparente qui se trouve à la fois devant et derrière la zone de mise au point.

 

Il ne vous reste plus qu’à fermer le diaphragme à une valeur intermédiaire (de f/9 à f/12), pour vous assurer une netteté acceptable du premier au dernier plan.

 

Dans les compositions dont les plans sont très éloignés, il vaut même mieux fermer davantage le diaphragme. Sans aller jusqu’aux plus petites ouvertures pour éviter la diffraction et la perte de piqué.

 

4. Capturez la plus belle lumière

 

 

Une fois la composition trouvée, il faut revenir au lever ou au coucher du soleil. La lumière est naturellement sublime à ces heures-là, le soleil étant bas à l’horizon. Les couleurs sont différentes qu’en pleine journée parce que les particules de l’atmosphère filtrent la lumière. La lumière chaude (les rouge, jaune et orange) passe beaucoup plus que la lumière froide (le bleu).

 

Lorsque cette lumière chaude atteint les nuages et le relief du paysage, cela peut devenir magique.

 

Alors évidemment, ces moments-là sont à privilégier, mais ce ne sont pas les seuls moments où vous pouvez trouver une belle lumière. Tout dépend du type de paysage et le genre de scène que vous souhaitez photographier.

 

Par exemple, les cascades sont très belles sous un ciel nuageux parce que les hautes lumières seront moins fortes sur l’eau. Si vous souhaitez photographier un canyon ou bien une rivière en forêt, il vaut mieux s’y rendre en plein midi. Le soleil pénètrera le cœur des éléments pour éclairer ce qui reste dans l’ombre le reste de la journée.

 

5. Choisissez votre ciel

 

 

Dans mon dernier article, je vous expliquais à quel point un ciel bleu peut être ennuyeux. Je persiste et signe, un ciel uniforme, qu’il soit bleu ou gris, est à fuir si vous voulez que vos photos soient réussies.

 

Il faut qu’il y ait du mouvement dans le ciel, des formes, de l’agitation ! Personnellement j’adore les ciels tourmentés, cela donne une atmosphère romantique aux photos (dans le sens où le romantisme évoque l’exaltation d’une nature sauvage).

 

L’idéal, c’est de trouver un avant-plan intéressant, que l’on peut lier à un superbe arrière-plan, le tout sous un ciel évocateur avec une lumière magique. Mais il ne faut surtout pas négliger le ciel !

 

Ce n’est pas facile parce que l’on ne maîtrise rien, mais un juste milieu entre « pas de nuages » et « trop de nuages » est ce qui fonctionne le mieux. Pour cela, aucune application ni aucune prévision météo ne rivaliseront jamais avec votre présence sur les lieux au bon moment.

 

Même quand les conditions ne semblent pas idéales, vous devez être sur place. La météo est souvent capricieuse, et le soleil peut percer les nuages l’espace d’un instant. Mais si vous n’êtes pas là…

 

Lorsque comme moi vous en aurez manqué quelques-uns (en pestant de rage derrière votre fenêtre), vous ne vous ferez plus avoir les fois suivantes !

 

Conclusion

 

Faire de grandes photographies de paysage ne s’improvise pas. Vous devez mettre toutes les chances de votre côté pour les réussir, même si au final rien n’est garanti.

 

Au sujet de la netteté dans l’image, il existe d’autres techniques, comme le Focus Stacking, que j’ai déjà expliqué dans ce précédent article.

 

Une dernière chose est selon moi essentielle à la création d’une grande photo de paysage : la motivation. Vous devez partir avec la volonté profonde de créer une très grande image. C’est uniquement de cette manière que vous mettrez vraiment tout en œuvre pour y arriver.