éviter les déceptions en photographie
Philosophie

Comment éviter les déceptions en photographie de paysage

 

Parfois, je ne fais pas la photographie. Je laisse l’appareil de côté, et puis je prends un petit moment pour moi, seul, tout seul.

Je prends le temps d’être reconnaissant de la chance que j’ai. Ces petits moments occupent une place importante dans mon processus créatif.

Être reconnaissant me permet de corriger ma tendance à l’insatisfaction et à la déception.

Mais ce n’est pas un article sur la reconnaissance, je vous en parle parce que je l’exprime souvent lorsque je fais de la photo. Elle fait partie d’un ensemble de choses qui contribuent à mon bien-être.

Ce que je veux vous dire, c’est que je me suis rendu compte qu’une très grande partie de mon insatisfaction et de mes déceptions en photographie provenaient de mes attentes.

Et franchement, ça tournait parfois au ridicule…

Imaginez : je me tenais devant un paysage grandiose, une vue à couper le souffle ou encore un endroit inaccessible d’une très grande beauté et pourtant j’étais déçu…

Pourquoi ? tout ça parce que j’avais une image très précise en tête de la photographie que je voulais faire.

Je ne voyais plus l’immense potentiel de la scène, je ne voyais que la photographie que je ne ferai pas, et que je ne ferai peut-être jamais…

Alors j’ai radicalement changé d’état d’esprit.

Pour mon bien-être.

Je me suis rendu compte que la photographie m’apportait beaucoup plus que de simples photographies.

Les bienfaits de la photographie de paysage sont immenses, et je suis certain que vous ne soupçonnez pas toute la portée bénéfique qu’elle peut avoir sur vous-même.

Avant de vous expliquer ce qu’elle m’apporte au quotidien, dans ma vie de tous les jours, revenons un instant sur les attentes, sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’elles et comment les désamorcer.

 

  1. Visualiser et lâcher prise

 

Avoir des attentes est inévitable. Les attentes naissent de plusieurs manières. Bien souvent, nous voyons des images superbes, composées de paysages magnifiques, d’une lumière extraordinaire et de couleurs qui laissent rêveur.

Et nous aussi, nous nous mettons à espérer bénéficier de telles conditions pour les faire.

Mais le problème n’est pas le paysage, ni la lumière, ni même la météo.

Le problème est la représentation idéalisée que nous nous en faisons.

Et d’être aveuglé par cette image mentale.

Nous ne voyons plus toutes les nombreuses possibilités qu’offre la scène, nous restons scotchés à notre image de rêve.

Nous n’évaluons plus la scène telle qu’elle se présente à nous pour en tirer le meilleur, nous n’en n’apprécions parfois même plus le moment.

Un comble, n’est-ce pas ?

Je ne compte plus les fois où j’ai pesté contre le manque de lumière dans les Dolomites, contre la pluie en Norvège, contre le ciel bas et gris du Nord de la France de la Belgique et des Pays-Bas.

Maintenant, que faire si vos attentes ne sont pas satisfaites ?

La première chose à faire, c’est de l’accepter. Ça fait partie du jeu.

Lâcher prise par rapport à cette image mentale libérera votre esprit pour faire d’autres images. Et vous permettra d’éviter les déceptions en photographie de paysage.

Puis dites-vous qu’il y a un bon côté à tout : cela vous oblige à être créatif. C’est-à-dire à créer quelque chose qui vous plaît avec des contraintes.

Vous trouverez alors des angles de vue originaux, des cadrages improbables, et au final, peut-être une petite pépite dans le boitier.

Mais parfois, ce n’est tout simplement pas le bon jour. Parfois je n’ai pas d’inspiration avec ce que j’ai sous les yeux.

Une fois de plus, je l’accepte.

Ce n’est pas important, bien souvent, je sais que d’autres occasions se présenteront à moi plus tard.

Et je range mon appareil photo dans mon sac. Je ne ferai plus de photos pour la journée.

Vous voulez que je vous dise ? J’adore ce moment.

Et c’est toute la magie de la photographie de paysage : vous apporter tellement plus de choses que des photographies.

Voici comment je vois les choses lorsque je sais que je ne ferai rien de bon en photographie. Alors plutôt que de me plaindre et d’être déçu, je vois une nouvelle fois le bon côté des choses.

 

  1. Se (re)connecter à l’essentiel : la nature

 

En 2008, nous avons atteint un curieux stade : plus d’êtres humains vivent dans les zones urbaines qu’à l’extérieur d’elles… Je ne peux m’empêcher de penser que quelque chose ne tourne pas rond chez nous.

Nous avons le standard de vie le plus élevé de toute l’histoire de l’humanité, et pourtant nous en voulons toujours plus.

Dans un sens, nous avons évolué, mais est-ce toujours pour le mieux ?

N’avons-nous pas perdu quelque chose d’essentiel en cours de route ?

Les japonais sont parmi ceux qui cumulent le plus grand nombre d’heures de travail sur cette planète. Ils ont même un terme, « karoshi », qui désigne littéralement « mort par excès de travail »… C’est vous dire s’ils sont aussi parmi les plus stressés…

Mais les japonais, dans leur immense sagesse, inspirée par le shintoïsme et le bouddhisme, savent que la nature fait à la fois partie du corps et de l’esprit.

C’est le cœur même de leur philosophie : tout est lié.

Dans leur culture, chaque chose est relative à quelque chose d’autre. Dans la nôtre, chaque chose est absolue.

Depuis des centaines d’années, ils ont donc développé une pratique, « shinrin-yoku », ou « bain de forêt », au cours de laquelle ils laissent entrer la nature dans leur corps grâce à leurs 5 sens.

Ils se promènent en forêt, font des exercices de respiration, pratiquent la méditation, brûlent des brindilles d’épices et en respirent les parfums suaves et enivrants.

Au Japon, il s’agit d’une véritable médecine : une médecine préventive.

D’ailleurs, 48 chemins forestiers ont été désignés « chemins thérapeutiques » par l’Agence Japonaise de la Forêt. Les scientifiques japonais étudient comme nulle part ailleurs dans le monde les vertus de la nature sur le corps et l’esprit humain.

Les recherches de Yoshifumi Miyazaki en particulier, un anthropologiste physiologique de l’Université de Chiba à côté de Tokyo, portent sur les effets bénéfiques de la nature sur nos facultés cognitives, mais aussi sur notre pression sanguine ou encore notre niveau de stress.

Il a comparé les promenades en forêt avec les promenades en ville. Les résultats sont édifiants : 12,4% de baisse de la cortisol, l’hormone du stress, 7% de baisse de l’activité du système nerveux sympathique, et même 5,8% de baisse du rythme cardiaque…

Devant l’implacable réalité des chiffres, d’autres pays comme la Corée du Sud ou la Finlande emboitent le pas du Japon dans ce domaine, et financent déjà des programmes de recherche afin de promouvoir la nature comme remède contre certaines pathologies.

Ce qui m’est apparu comme évident dès le 1er jour où j’ai fait de la photographie de paysage, est maintenant devenu une réalité scientifique.

Mais attention, pour bénéficier pleinement des vertus de la nature, vous devez véritablement vous immerger en elle.

Seul. Sans téléphone, sans écouteurs, sans applications, sans appareil photo…

L’appel de la nature ne doit pas être un appel aux likes.

Dans un excellent article de Justine de l’Église, qui m’a été recommandé par Olivier, un fidèle lecteur du blog, on apprend (mais ne le savait-on pas déjà ?) les conséquences désastreuses des comportements humains dictés par les réseaux sociaux sur l’environnement, et en particulier Joffre Lakes au Canada, devenus « les lacs à likes ».

Mais nous avons les mêmes ici, en Europe…

Ces comportements nuisent à l’environnement et nuisent aussi aux personnes elles-mêmes.

Laissez la technologie, Instagram et la 4G chez vous.

Paul et Ruth Ann Atchley de l’Université du Kansas et David Strayer de l’Université de l’Utah ont découvert qu’après 3 jours de randonnée et de bivouac dans la nature sauvage, loin de tout, sans technologie, les participants aux tests ont amélioré leur créativité de 50%.

Voilà un solide argument pour celles et ceux qui cherchent à améliorer la leur.

Pour aller plus loin, voici ce que Qing Li, un immunologiste de l’École Médicale Japonaise de Tokyo a découvert. Il s’est interrogé sur les effets de la nature sur le système immunitaire de l’être humain.

Il a donc mesuré le taux de cellules Natural Killer (NK) d’un groupe de chefs d’entreprise avant et après 3 jours de randonnée dans la nature. Les cellules NK détruisent les cellules tumorales et les cellules infectées par des virus. Elles diminuent au contact du stress, des pesticides et du vieillissement de la personne.

Résultat de cette étude ? Le taux de cellules NK a augmenté de 40% après l’expérience. Un mois plus tard, leur taux était toujours de 15% plus important qu’avant l’expérience…

Les effets durent donc dans le temps, et non pas juste le temps du bain de forêt.

Vous comprenez maintenant pourquoi, régulièrement, je pose mon appareil photo, mon téléphone, et je prends le temps d’exprimer ma reconnaissance ?

Je me noie dans un bain de forêt.

C’est tout simplement vital, nécessaire à mon équilibre et à mon bien-être. J’en ressens encore les effets bien après ma promenade en forêt.

 

  1. Apprendre la patience

 

Vous allez découvrir que la photographie de paysage, en faisant le lien avec la nature, peut vous apporter d’innombrables bénéfices.

L’un d’entre eux est la patience.

Dans notre société occidentale, à l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes en train de vivre une révolution. Le monde change vite.

Il a changé davantage au cours de ces 20 dernières années, qu’au cours des 50 années précédentes. Et cela s’accélère.

À l’ère de la fibre numérique, des écrans tactiles pliables, des algorithmes et des objets connectés, nous vivons dans un monde de l’hyper connectivité.

Nous voulons tout, tout de suite, tout le temps.

Quand vous allumez votre écran, internet s’affiche immédiatement. Faire une recherche sur Google ne prend que quelques secondes, envoyer un sms à quelqu’un aussi, et vous pouvez répondre aux emails que vous recevez depuis votre téléphone portable, c’est-à-dire tout de suite et n’importe où…

Ce sont des progrès considérables qui ont nettement amélioré notre vie.

Avec la vitesse, nous nous sommes plus réactifs qu’avant, mais aussi plus dépendants qu’avant des nouvelles technologies.

Nous devenons esclaves de ces objets en répondant à toutes leurs sollicitations tout de suite, tout le temps.

Beaucoup de frustrations naissent de notre incapacité à être tout le temps disponible.

Nous avons perdu notre liberté de prendre le temps, pour réfléchir, pour observer, pour dire non…

Voilà ce que la photographie de paysage peut vous aider à retrouver : du temps pour vous.

Et du temps, il en faut en photographie pour progresser (lisez mon article sur ce sujet…)

Quand vous partez plusieurs jours, ou à la journée, dans un endroit sans réseau, vous reprenez une bonne habitude : vous reprenez le contrôle de votre temps.

Vous apprenez à attendre le bon moment au bon endroit, pour faire la photo que vous avez envie de faire.

Rien ni personne ne vous contrôle.

Dans la « vraie vie », on n’a pas tout, tout de suite. Nous devons attendre pour obtenir certaines choses, et prendre un peu de recul, de temps en temps, permet de mieux gérer son impatience une fois revenu dans la société.

Vous pourrez davantage relativiser face à l’absence de réponses à vos emails au travail ou bien à la coupure internet qui vous empêche de naviguer sur votre blog favori.

Vous évitez les déceptions en photographie et vous développerez également une autre bonne habitude…

 

  1. Vivre le moment présent

 

éviter les déceptions en photographie
Photo Stef Kocyla

Combien de fois entendez-vous qu’il faut vivre le moment présent… ? Mais combien de fois le faites-vous réellement… ?

Non, vous n’êtes pas seuls. Beaucoup de personnes pensent le faire, mais ne le font pas vraiment.

Parce que vous n’êtes jamais vraiment seuls. Vous n’êtes jamais complètement conscients de vivre le moment présent. Il existe des techniques, des méthodes qui peuvent vous aider à y arriver, comme la méditation de pleine conscience par exemple.

Mais contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas si facile à faire, vivre le moment présent.

Avoir pleinement conscience de vivre un moment…La photographie peut vous le permettre, comme elle peut vous faire passer complètement à côté.

Vous devez savoir comment faire pour ne pas tomber dans le piège.

En fait, c’est très simple : prenez de grandes respirations et soyez concentrés sur votre sujet, sur ce qui se passe devant vous, devant votre objectif, et non pas ce qui se passe derrière lui.

Quand vous êtes trop concentrés sur les réglages, vous vous isolez mentalement de votre environnement. Vous ne voyez plus ce qui se passe autour de vous.

Bien sûr, c’est nécessaire, mais de temps en temps, régulièrement, sélectionnez le mode priorité à l’ouverture et laissez votre appareil se charger des réglages.

Soyez pleinement conscient de ce qui se passe sous vos yeux, là, maintenant…

En faisant ça, vous êtes certain d’éviter les déceptions en photographie.

Sinon, vous risquez d’avoir cette désagréable impression d’avoir assisté à quelque chose sans vraiment l’avoir vu…

 

  1. Pratiquer une activité physique

 

Ce que j’aime aussi beaucoup dans ma discipline, la photographie de paysage, c’est que je fais de l’exercice physique.

Sans forcément faire du sport à proprement parler, quand je pars faire des photos, je pratique aussi une activité physique.

Pas besoin de prendre un abonnement dans une salle de sport, sortir régulièrement faire de la photographie vous oblige à bouger, marcher, parfois longtemps et parfois pour pas grand-chose.

Mais en prenant conscience de cela, vous vous apercevrez que les fois où vous ne faites pas de photos, vous avez quand même fait quelque chose de votre journée puisque vous avez fait de l’exercice.

Évidemment, cela va de pair avec la connexion avec la nature dont je parlais un peu plus haut, et tout cela forme un ensemble qui vous apporte de nombreux bienfaits.

Ensuite, à vous de placer le curseur selon vos possibilités, pas besoin non plus de partir tout de suite en montagne pendant 3 jours, des promenades d’une heure sont déjà bénéfiques pour la santé.

 

  1. Faire partie d’une communauté

 

Enfin, faire de la photographie, et plus particulièrement de la photographie de paysage, vous permet de rencontrer d’autres photographes.

Virtuellement grâce aux réseaux sociaux par exemple : personnellement, je corresponds avec beaucoup de mes lecteurs en messagerie privée sur Instagram. Mais cela se passe aussi beaucoup suite aux commentaires que vous pouvez laisser, sur le blog ou sur la chaine YouTube, et aussi par email (st*********@av**********************.fr) qui fonctionne très bien.

Ce que je préfère, c’est rencontrer « en vrai » les personnes. Bien souvent, il m’arrive de croiser par hasard des photographes de toutes nationalités au cours de mes voyages et de mes déplacements.

Après la rencontre, nous nous laissons les coordonnées de nos comptes sociaux et nous restons en contact.

Parfois, c’est aussi l’inverse qui se produit, nous nous rencontrons d’abord sur les réseaux sociaux, puis nous provoquons une rencontre pour une sortie photo commune.

Vous voyez, il existe beaucoup de possibilités, mais vous n’êtes pas seuls.

J’encourage d’ailleurs toutes celles et ceux qui débutent en photographie à vous rapprocher d’autres photographes, pour progresser, partager vos expériences, vos bons plans, vos échecs et aussi vos réussites.

Comme je vous l’expliquais dans un précédent article, trouvez quelqu’un de bienveillant et inspirez-vous de cette personne.

 

Conclusion

 

J’espère que vous voyez maintenant que rapporter de beaux clichés n’est pas l’unique but d’une sortie photo. Le meilleur moyen d’éviter les déceptions en photographie est d’accepter d’échouer, et de comprendre que la photo nous apporte d’autres choses bénéfiques.

J’ai malgré tout toujours un peu de difficulté à supprimer de mon esprit les attentes que je peux me faire avant une sortie, je me demande si tout le monde est dans le même cas que moi…

Et puis je pense que la liste des bienfaits de la photographie de paysage n’est pas exhaustive, n’hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous en retirez de bénéfique, ça m’intéresse beaucoup !

13 Comments

  • Christian

    Bonjour Stef,
    Grand merci pour cette leçon de vivre que tu partages ; c’est vrai que je rencontre parfois cette frustration quand je pars en randonnée avec mon apn. Je suis un peu désemparé aussi lorsque je me retrouve en forêt ; quel sera mon sujet ? La lumière, comment l’apprivoiser ? Mes réglages (eh oui ! je suis tellement accro à ces réglages ) ?
    Voilà un peu les questions que je me pose ; et j’en oublie peut-être le plus important… profiter des instants de calme dans cette nature, l’apprécier, en profiter avant de retourner dans la vie tumultueuse qu’est la mienne.

    Bien à toi.
    Christian

    • Stef Kocyla

      Bonjour Christian,
      je suis ravi de partager ça avec toi, je me reconnais bien dans ta description aussi. Oui, je pense qu’il est indispensable de faire le break avec la vie trépidante de tous les jours, merci beaucoup pour ton message et à bientôt !

  • Amélie

    Yes! J’adore cette vidéo! La photographie vue comme une philosophie n’est-ce pas? Je suis en adéquation avec tout ce que vous dites ici, merci pour ce beau partage!

    • Stef Kocyla

      Hello Amélie ! Oui, tout à fait, la photographie comme philosophie, elle nous permet d’appréhender la vie plus sereinement, elle nous faire voir le bon côté des choses…Merci pour votre message et à bientôt !

  • Thomas

    Très chouette vidéo! J’aurais adoré la voir avant mon voyage en Australie… J’avais aussi beaucoup d’attentes pour photographier la fameuse montagne d’Uluru, un beau ciel bleu profond pour bien trancher avec le rouge du rocher… J’avais les pellicules qui allaient bien et tout et tout… En fait, le temps était à la pluie… J’étais tellement déçu que je suis totalement passé à coté de cet événement qui est en fait réellement extraordinaire en plein désert! J’ai été extrêmement et je n’en ai même pas profité 🙁

    • Stef Kocyla

      Hello Thomas, comme je te comprends ! On se fait parfois des films et c’est tout autre chose qui se produit. J’ai été un peu dans la même situation que toi lorsque je suis allé à Monument Valley. Je rêvais de photographier les buttes au lever du soleil, avec de beaux rayons mais le ciel était très couvert. J’ai quand même fait des photos, qui en fin de compte sont parmi mes préférées car comme pour toi, c’était assez inhabituel dans le désert.
      Merci pour ton message et à bientôt !

  • Pierrick

    Salut Stef,

    C’est encore une fois un article et une vidéo très intéressants à lire et voir. Avoir conscience de cette insatisfaction est déjà une grande étape à mes yeux. Car parfois on se laisse entraîner par le jeu de nos émotions.

    Quand tu dis dans la vidéo :
    « Connexion avec la nature. Personnellement j’en ai vitalement besoin. C’est un besoin presque primaire. J’ai besoin de m’immerger dans la nature. »

    Je suis content de voir que d’autres personnes partagent la même vision des choses . On se sent un peu moins extraterrestre. Je n’aurais pas dit mieux.

    Aujourd’hui, j’ai du mal à distinguer ma pratique de la photographie de mes sorties en nature. C’est comme si les deux étaient liés, avec parfois les effets pervers que cela implique et que tu décris dans ton article.

    Je me souviens d’une mésaventure lors de mon voyage en Nouvelle-Zélande. J’ai par malchance endommagé mon appareil et j’ai eu peur sur le moment que celui-ci ne soit pas réparable. C’est comme si mon monde s’était écroulé et je me souviens avoir dit à ma copine : si j’ai plus mon appareil je rentre, cela ne sert à rien de continuer. C’était comme si l’acte de photographier était devenu plus important que de vivre l’expérience que j’avais la chance de vivre. J’étais à l’autre bout du monde et je pensais juste à partir parce que j’avais cassé un boîtier électronique. C’est complètement fou avec le recul, mais sur le moment c’est vraiment comme cela que je l’ai vécu.

    L’appareil a pu être réparé, mais mon voyage a été comme suspendu pendant les quelques jours de la réparation. J’ai pris petit à petit conscience du ridicule de la situation pour tenter de revenir à des plaisirs simples et de voir la photographie comme la cerise sur le gâteau. Mais encore aujourd’hui ce n’est pas facile. Les clés que tu donnes : vivre le moment présent, pas d’attente, lâcher prise… sont à mon avis les bonnes voies à suivre. Maintenant, j’essaie de partir avec l’état d’esprit de prendre ce que la nature voudra bien m’offrir. Mais en photographie c’est plus facile à dire qu’à vivre  !

    Le dernier point que tu abordes dans ton article concernant la communauté est intéressant. Jusqu’à maintenant j’avais eu un exercice très solitaire de ma passion. Mais, j’ai eu l’envie de la partager avec d’autres personnes. Pour cela, je pensais que les réseaux sociaux pourraient répondre à cette attente. Mais, comme souvent quand on a des attentes ;-), j’ai été extrêmement déçu. J’ai donc pris la décision radicale de stopper complètement l’usage des réseaux sociaux, car j’en venais à perdre cet amour de la photographie par l’effet pervers de la comparaison.

    Je vais m’arrêter là car si je continue mon commentaire va être aussi long que l’article ;-). En tout cas, cela me confirme Stef que tu es une très belle personne et je partage beaucoup de ta philosophie de vie. J’échangerais avec grand plaisir autour de cette passion commune de la photographie.

    Pierrick
    Un terrien

    • Stef Kocyla

      Salut Pierrick,
      merci beaucoup pour ce partage d’expérience, c’est fort intéressant et riche d’enseignement. Je vois que nous avons vécu à peu près les mêmes situations et le ridicule qui en découle, avec des émotions qui font les montagnes russes pendant un petit moment, qui heureusement ne dure pas. C’est aussi grâce à notre capacité à lâcher prise vis-à-vis de certaines choses que nous pouvons être libre.
      En ce qui concerne ta déception vis-à-vis des réseaux sociaux, je la comprends tout à fait, je crois que nous somme tous un peu passé par là, parce qu’on s’imagine plein de choses et qu’en réalité beaucoup de choses sont fausses, superficielles et une façade que certain(e)s veulent bien se donner.
      Je suis ravi de te rencontrer, tout au moins en ligne pour le moment, et je ne doute pas qu’un jour nos chemins se croiseront,
      merci encore pour ce beau et long commentaire et à bientôt !

  • Rouillon

    Bonjour Stef,

    Tout d’abord merci de nous faire partager ta passion. Je découvre tes vidéos depuis quelques temps et je me retrouve globalement dans ce besoin d immersion, et dans les émotions quand je part moi aussi en ballades ou voyage avec mon apn à la main.

    J habite aux pieds des alpes près de grenoble pour être plus précis.
    J adore m echapper en montagne et campagne pour exercer l une de mes deux passions : la photo, et notamment la photo de paysage.
    En respect avec la nature, J aime immortaliser ce qu’ elle nous offre, à chaque détour de sentier, dans chaque forêt, chaque saison. La diversité m inspire en photo.

    J hésite à prendre mon pied photo dans beaucoup de situations et j ai donc une question :
    Concernant cette photo de la chapelle que tu as prise dans le luberon, puisque tu es en priorité à l ouverture avec une lumière du jour, penses tu pouvoir obtenir même résultat à mais levée si ton apn le permet bien sûr ? Ou y a t il un intérêt majeur à faire ce genre de photo sur pied ?

    D avance merci, et bravo pour le partage c est ce qu’ il me manque parfois.

    Sylvain.

    • Stef Kocyla

      Bonjour Sylvain,

      ravi de partager tout ça avec toi, et je te rejoins lorsque tu immortalises ce qu’elle nous offre. Tu habites une très belle région ou la nature est très présente, ce ne sont pas les opportunités qui manquent.

      Concernant l’utilisation du trépied (ou pas !), cela dépend selon moi de plusieurs de choses, à commencer par la volonté de réussir une image parfaitement nette, ou non. En ce qui me concerne, j’évalue avant ma sortie les risques que j’ai de rater des photos si je n’ai pas mon trépied. Je les évalue selon la luminosité qu’il y a, le type de photos (poses longue ou pas en gros), et le rapport entre la contrainte de porter le matériel par rapport aux bénéfices que j’en retirerais. Mais dans le doute, je prends toujours mon trépied.

      Ensuite, cela dépend de la sensibilité de chacun à la netteté, ou devrais-je dire à la sensation générale de netteté. Certains trouveront qu’une image est nette alors que d’autres, considéreront qu’elle n’est pas tout à fait nette. Bien sûr, à ce niveau, c’est du détail, mais je pense que cela joue dans la décision d’utiliser un trépied ou non. Dans le cas de la petite chapelle du Luberon, je n’avais théoriquement pas besoin du trépied pour faire cette photo, sauf qu’avant de partir, je n’en étais pas certain. L’heure des levers et couchers de soleil réservent toujours des surprises, et je préfère être prêt à toute éventualité. Et puis de toute façon j’en aurais eu besoin ensuite, pour les photos que j’ai faites à l’heure bleue (mais que je n’ai pas publiées). Je l’ai donc installé sachant très bien que j’aurais dû de toutes façons le faire. D’une manière générale, je suis très exigeant au sujet de la netteté de mes photos…😂

      Enfin, c’est une question d’habitude, je trouve qu’un trépied apporte de la sécurité, et puis il te libère les mains et l’esprit pour te concentrer sur la composition de l’image. À toi de jauger le pour et le contre, mais le choix d’un trépied est crucial lorsqu’on l’achète en fonction de l’utilisation que l’on compte en faire.

      Merci beaucoup pour ton message et à bientôt !

  • Olivier

    Hello Stef,

    Un article qu’on devrait fournir avec tout matériel de photo, sincèrement.
    Il me semble difficile, dans la photo de paysages (et je le retrouve dans la macro, que j’ai approché pendant ce temps de confinement), de dissocier la pratique de la photo d’une certaine philosophie, d’une certaine approche de la vie (et on retrouve bien cet aspect tout au long de ta formation).
    En lisant ton article, je me disais que j’aurais été bien incapable de « mordre » à la photo dans ma vie précédente, à fond du matin au soir, obsédé par mon boulot, par le besoin de « faire » sans forcément en profiter. Alors que dorénavant, la nature, et la photo par extension le plus souvent, fait partie de de mon environnement, de mon équilibre personnel.

    Je me retrouve bien dans l’anecdote de Christian, ça me demande encore un effort de mettre la partie « photo » de côté lors d’une balade pour profiter du moment et ne pas sortir le boîtier. Pour résoudre le problème, je ne prends plus que très rarement mon appareil lors des sorties en groupe avec la famille ou les amis, et en vacances je visite 2 fois les lieux : une fois tout seul avec mon appareil aux heures qui m’intéressent, et une fois avec mon amie les mains dans les poches 🙂

    A++

    Olivier

    • Stef Kocyla

      Salut Olivier,
      merci beaucoup pour ton commentaire, je pense qu’on se rejoint sur bien des points, après avoir fait l’expérience d’une vie professionnelle intense mais qui n’est pas épanouissante. Nous avons besoin de nous reconnecter à l’essentiel, d’adopter une philosophie qui place la photographie comme d’un moyen de faire le lien avec la nature, avec ce qui est important et épanouissant. Bonne idée de visiter 2 fois les lieux, c’est ce que je fais aussi quand je suis en famille, il y a un temps pour tout, il suffit juste d’en avoir conscience.
      À bientôt !

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