déceptions en succès
Conseils

Transformez vos déceptions en succès !

 

Vous l’avez déjà ressenti ? Cette impression que le sort s’acharne contre vous ? C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines…

J’avais décidé d’explorer la presqu’île de Crozon, et tout avait pourtant bien commencé. Les prévisions météo étaient plutôt bonnes, c’est-à-dire sans trop de pluie, et j’avais trouvé un point de chute à Camaret-sur-Mer, idéalement situé pour mon exploration.

J’avais de bons espoirs de faire des photos de couchers de soleil d’anthologie, de vagues se fracassant contre les rochers, de phares du bout du monde…

Puis tout s’est déréglé dans mon planning.

Les rayons de soleil qui m’étaient promis ont laissé place à une belle couverture nuageuse bien grise.

Rien ne filtre. Si, quelques gouttes de pluie de temps en temps…

Et le lendemain matin, je me suis réveillé avec un dos en compote, de quoi achever tous mes espoirs de randonnée sur les falaises à la recherche de spots photo épiques. C’est que ça pèse son poids, le matériel photo…

Puis je me suis posé, me disant qu’il valait mieux que je mette ce repos forcé à profit pour écrire quelque chose d’intéressant pour mon blog.

Et j’ai réfléchi. Comment faire pour que tout ne tourne pas au désastre ? Voici quelques réflexions qui pourraient vous être utiles, parce que je sais que ces moments nous arrivent à tous un jour ou l’autre.

Voyez le récit de cette journée dans la vidéo.

 

  1. Tenez-vous en au plan

 

déception en succès
Photo by Georgia de Lotz

 

Partir à l’aventure ne veut pas dire partir sans faire de plans. Le plan, c’est votre fil d’Ariane. C’est ce qui vous permet de ne pas paniquer lorsque tout ne se passe pas comme prévu.

Une sorte d’assurance-vie. Ou plutôt d’assurance-photo.

Si vous n’avez pas de plan, vous pouvez facilement vous disperser. Quand rien ne va, les émotions prennent le dessus et il est facile de se perdre.

Avoir un plan vous évitera de vous disperser. C’est ce qui vous fera reprendre le dessus sur vos émotions.

Le plan est votre côté rationnel.

Ainsi, en Bretagne, après tous ces déboires, je me suis arrêté et j’ai repris mon plan. Point par point.

Tout n’était pas perdu. Il y avait bien des choses que je pouvais faire. La grisaille ? Et bien cela me forcerait à davantage soigner mes compositions. Je n’aurais pas l’aide d’une belle lumière pour mettre en valeur mon sujet.

Le dos en bouillie ? Plus de longues randonnées, mais il restait un tas d’endroits accessibles sans marcher des heures, la presqu’île n’est pas si grande après tout…

 

  1. Relativisez la situation : les émotions passent

 

déception en succès
Photo Stef Kocyla

 

Le problème quand on a des attentes, c’est qu’on a aussi des déceptions. Et lorsque je suis déçu, j’ai tendance à laisser parler mes émotions en premier.

Quoi de plus frustrant quand vous croyez les prévisions météo qui vous promettent un superbe coucher de soleil et que vous obtenez…un non-coucher de soleil ?

Au-delà de la frustration, la déception passée, restez lucides.

Ne laissez pas vos émotions s’emparer de vous.

Rappelez-vous qu’en photographie de paysage, vous ne maîtrisez…que votre appareil photo. TOUT le reste n’est que probabilités, prévisions, suppositions, espoirs…

Quand vous prenez une flopée de désillusions dans la figure, vous devez rester fort, confiant, fidèle à votre plan.

La mission d’abord.

Si malgré tous vos efforts, toute l’énergie, le temps et l’argent que vous avez investi, vous n’obtenez pas ce que vous espériez, prenez du recul par rapport à la situation.

Faites contre mauvaise fortune bon cœur.

Vous n’avez pas perdu, vous avez appris.

 

  1. Profitez-en pour faire du repérage, il faudra revenir !

 

Photos mauvais temps
Photo Stef Kocyla

 

Je déteste survoler les choses. D’une manière générale, je prends mon temps. Certains peuvent dire que je suis lent, je préfère dire que j’aime bien connaître mon sujet.

En sport, je suis un coureur de fond, un marathonien, pas un coureur de vitesse.

Quand il fait mauvais, certains préfèrent partir pour faire autre chose, moi, j’aime profiter des mauvaises conditions pour explorer ce qui m’entoure.

Comme je l’explique dans l’article « Comment réussir vos photos par mauvais temps« .

Repérer les lieux est essentiel.

Rien ne remplacera une visite sur le terrain. Plutôt que de renoncer, ou au contraire persister à faire des photos, profitez-en pour marcher, observer et comprendre le paysage qui vous entoure.

Prenez des notes pour plus tard.

Beaucoup de mes plus belles photos ne sont pas dues à la chance. Je ne suis pas tombé « par hasard » sur un magnifique paysage, avec une lumière de malade mental, et une composition qui tue.

Je savais que l’endroit avait du potentiel, je savais que j’avais de grandes chances d’avoir de bonnes conditions de lumière, j’avais repéré une superbe composition.

Tout le travail que j’avais fait les fois précédentes, en amont, payait enfin.

Ces fois où je suis venu en hiver, sous une lumière plate. Ces fois où au contraire la lumière était trop dure parce qu’en plein midi. Ou bien ces fois où la pluie tombait de travers…

J’avais tout noté dans un coin de ma tête.

 

  1. Notez les erreurs que vous faites

 

déception en succès
Photo Stef Kocyla

 

Vos erreurs doivent vous servir. Je ferai prochainement un article complet sur ce sujet, qui me paraît fondamental pour progresser.

En attendant, Je vous invite à lire l’article que j’ai écrit pour le site Pixfan « Comment savoir si vous progressez en photographie« , qui vous donnera d’autres pistes pour améliorer votre photographie.

L’idée est d’accepter d’échouer. Le progrès ne se fait que dans une phase d’acception, pas dans une phase de déni.

Vous devez embrasser l’échec.

Analysez pourquoi vous avez échoué. Et notez par écrit les raisons qui selon vous vous ont conduit à l’échec.

Le but de l’exercice est de se faire une autocritique. En toute honnêteté.

Le but est d’avancer.

Connaissez-vous les statistiques d’un lion qui chasse ? Il rate sa proie 70% du temps. Cela veut dire qu’il échoue les 3/4 du temps ! Cela veut-il dire pour autant que sa vie est un échec ?

Si vous connaissez les obstacles qui vous attendent, vous saurez comment les contourner.

Mais cela suppose de les connaître. Le fait de les écrire (je prends beaucoup de notes sur mon smartphone), vous en fait prendre conscience.

 

  1. Ne baissez pas les bras. Jamais.

 

déception en succès
Photo by Jeff Rodgers

 

Pour continuer avec l’exemple du lion, savez-vous ce qui caractérise sa vie ? Il ne baisse jamais les pattes.

La persistance dans l’atteinte de ses objectifs est inébranlable.

C’est un modèle de résilience.

Vous vous rendez compte s’il devait s’arrêter de chasser après 4 tentatives manquées ? C’est la mort assurée…

Inspirez-vous du lion qui chasse. Vous aussi vous êtes un chasseur, un chasseur d’images.

Vous devez apprendre, observer, pratiquer, échouer, recommencer.

Cela doit devenir votre constante invariable.

 

  1. Gardez confiance en vous.

 

déception en succès
Photo by Edgar Chaparro

 

Continuer d’avancer, coûte que coûte, ne peut se faire qu’avec une grande confiance en soi.

Vous devez avoir la foi en ce que vous faites. Non, vous n’êtes pas un imposteur.

Dans mon cas, c’est une vocation. Je vais faire de la photographie comme on entre en religion.

Rien ne peut surpasser ce sentiment.

La résilience, j’en ai parlé. Vous ne serez résilients que si vous n’êtes convaincus que vous réussirez.

Les jours où tout ne se passe pas comme prévu, prenez ça comme une répétition, un entrainement pour le grand jour.

J’aime faire des analogies avec le sport. Le sport est une grande école dont nous avons beaucoup à apprendre.

Une de mes icônes est Michael Jordan, l’un des plus grands joueurs de basket-ball de tous les temps. Une de ses paroles résonne en moi constamment :

« I can accept failure, but I can’t accept not trying« 

Comme lui, nous nous devons d’essayer, sans cesse, jusqu’à la victoire, jusqu’à la réussite. Et nous échouerons pour y arriver.

 

  1. Le mieux est l’ennemi du bien

 

déception en succès
Photo by Jye B

 

J’ai un gros défaut : je suis perfectionniste.

Mais je me soigne.

Certains disent que c’est une qualité, mais c’est plus un inconvénient qu’un avantage. Je ne suis que très rarement satisfait de moi-même.

Parfois, souvent quand même, je dois me forcer à arrêter parce que mes efforts sont en fait contre-productifs.

Pour citer Montesquieu, « le mieux est le mortel ennemi du bien ». La recherche du mieux peut devenir un piège.

Vous connaissez certainement ce sentiment où, malgré tous vos efforts, vous n’arrivez pas à vos fins. Comme lorsque vous développez vos photos dans Lightroom.

Rien à faire, ce que vous faites ne correspond pas à ce que vous voulez. Le perfectionnisme nous conduit parfois dans des ornières dont il est difficile de s’écarter.

En fin de compte, vous postez votre photo sur vos réseaux sociaux, et contre toute attente, elle a du succès.

Même s’il ne faut pas être dupe, puisque c’est un algorithme qui décide à qui et à combien de personnes elle est montrée, la popularité d’une photo fait plaisir (la dopamine du like…).

Mais ne confondez pas popularité et qualité.

C’est parfois lié, mais en aucun cas c’est corrélé.

Une bonne photo peut devenir populaire, mais une photo populaire n’est pas toujours bonne.

La leçon à tirer de cela, c’est qu’il ne faut pas attendre de créer la grande photo. Nous sommes des créatifs, et nous voulons créer.

En tant qu’artistes, nous sommes sans cesse tiraillés entre produire la meilleure photo que nous puissions produire et produire des photos et passer aux suivantes.

Je pense que comme pour tout, c’est une question d’équilibre.

Nous alternons entre des moments de grâce et des moments moins intenses.

À nous de trouver le juste milieu.

 

Conclusion

 

Il faut avoir une grande force mentale pour ne pas se décourager quand rien ne va comme prévu, lorsque le sort semble s’acharner contre nous.

Avoir confiance en soi, persévérer, positiver sont les bonnes bases pour réussir coûte que coûte.

Une dernière chose m’aide énormément dans ces moments de doutes et de déceptions : la philosophie.

Elle m’apporte les réponses que je ne trouve pas sur le moment, mais surtout elle m’apprend à comprendre ma véritable nature.

 

 

 

4 Comments

  • gobois64

    Bon dimanche Stef,
    encore bravo pour cet excellent article ! A la lecture de ton long et précis article je m’aperçois que la phase de repérage est celle que je ne pratique pas souvent. Toutefois ne faisant pas de voyages aussi lointains que toi, il me semble connaitre les « spots » intéressants de ma région proche mais je dois reconnaître que cela est une idée toute faite qui doit être loin de la réalité. Car même si au cours de mes balades en vélo cela me permet de repérer certains sites, je dois bien en ignorer encore de plus beaux ailleurs. Donc c’est un point que je vais essayer de mieux planifier.
    Tes photos sont superbes, j’aime bien celle de la falaise avec les promeneurs et cette houle et ce ciel magnifiques.
    Ta vidéo aussi est super agréable et te suivre dans ce décor grandiose est sympa. En effet la Bretagne est belle !
    Bonne continuation ! A+

    • Stef Kocyla

      Bonjour Gérard,

      merci beaucoup, j’aime décrire le mieux possible ce que je ressens lorsque je fais de la photographie, et ce depuis que j’ai sérieusement commencé à en faire il y a des années. Le repérage, lorsqu’il s’agit de notre région, paraît moins nécessaire mais je trouve qu’il doit se faire en continu, nous n’avons jamais vraiment tout découvert…Et le vélo est un très bon moyen de faire du repérage !

      Merci beaucoup pour tes encouragements et à bientôt !

  • Olivier

    Hello Stef,

    Merci pour cet article, qui remonte le moral, aux débutants comme moi notamment 🙂

    C’est vrai que le repérage, c’est un atout non négligeable. Tu l’avais déjà abordé dans un post précédent (je ne me rappelle plus lequel), et c’est d’une efficacité redoutable : revenir au même endroit, dans des conditions différentes, permet de sortir des images qui dégagent des impressions quasi opposées parfois.
    Faut que j’intègre le concept de m’en « tenir au plan », maintenant! Combien de fois suis je parti avec une idée en tête et de la zapper car attiré par autre chose. Et sur le chemin du retour, regretter de ne pas avoir consacré assez de temps à l’idée d’origine…
    A force de lire ton blog, j’ai l’impression d’avoir amélioré ma façon de photographier, techniquement (en partant de zéro, ce n’est pas difficile :D), mais surtout dans l’approche de la photo, de la nature, de la perception des lieux et des ambiances. Y’a encore énormément de taf, mais grâce à tes articles, ça avance 🙂 Et je te remercie énormément pour ça, j’ai eu le nez fin le jour où j’ai cliqué sur le lien qui m’a amené ici!

    (MJ est le GOAT, y’a aucune discussion possible là dessus! Qu’est ce que j’ai rêvé en me levant à 3h du mat’ pour suivre la NBA dans ma jeunesse, j’avais même négocié le décodeur dans ma chambre quand sonnait le début des playoffs!)

    A bientôt

    Olivier

    • Stef Kocyla

      Salut Olivier,

      merci beaucoup pour ton retour d’expérience, je sais que tu n’es pas le seul débutant à ressentir cela, et ce que tu partages ici va en aider beaucoup d’autres. Je suis vraiment content que mes articles t’aident à donner une autre dimension à tes photos, parce que la photo ne se résume pas à une ouverture et à une vitesse d’obturation…La partie la plus importante selon moi, c’est justement la part de toi-même que tu vas y mettre, et c’est ce qui prend le plus de temps…
      Content de trouver un fan de basket-ball et de MJ, cette époque est toute ma jeunesse aussi, malheureusement, je n’avais pas de décodeur, je devais suivre les résumés dans les émissions de sport et surtout on refaisait les matchs dans la rue avec les copains ! Mais ça, c’était avant internet…

Répondre à Stef Kocyla Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.