
Road-trip avec Joffrey Maluski sur la Panaméricaine !
Après l’interview de Harmen Piekema, c’est au tour de Joffrey de nous emmener avec lui sur les routes des Amériques !
Bonjour Joffrey, et bienvenue sur le blog Aventures de Photographe ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter rapidement ?

Bonjour, je m’appelle Joffrey Maluski, j’ai 25 ans et je suis originaire de Roquebrune sur Argens, un petit village de 13 000 habitants, dans le Var, proche de la Méditerranée (son Instagram et son site internet)
J’ai acquis mon premier reflex en 2008, un Canon 1000D, puis un 7D, un 5dm3 et, depuis 1 an, je suis passé au mirrorless (gain de poids en montagne). J’utilise donc un Sony A7rII avec deux objectifs de la même marque, un 16-35 et 70-200 F4. Ainsi que quelques filtres Leefilters (Polarisant, ND et GND) et depuis peu un drone, le Dji Mavic Air.
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Pourrais-tu nous résumer ton parcours jusqu’à présent ?
En 2007, j’ai trouvé un petit appareil photo compact dans la forêt lors d’une balade en vélo… c’est avec celui-ci que j’ai commencé à prendre mes premières photos. J’y ai pris goût et ai rapidement changé pour un reflex qui me suivait partout, en voyage, au ski et au bord de la mer, particulièrement au Cap Dramont, un de mes spots favoris près de la maison familiale.
En 2012, j’ai déménagé à Toulouse pour mes études (Technicien Aéronautique). Je me suis donc rapproché des Pyrénées, où j’ai commencé à randonner et bivouaquer aux sommets des montagnes, seul, guidé par mon envie de photographier de nouveaux paysages. J’y ai rencontré une belle bande de potes tous autant passionnés de sports outdoors comme l’escalade, la highline ou le rope jump. Dont le principe est de sauter d’une falaise, attaché à une corde… Un saut qui peut faire de 10 à 180 mètres de chute libre, voir plus !
Pour l’instant, la photographie reste une passion mais j’aimerais, et j’y pense de plus en plus, en faire mon métier.

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En quoi la photographie est-elle spéciale pour toi ? Pourrais-tu décrire ce que tu ressens lorsque tu fais de la photo ?
Être seul au sommet d’une montagne avec mon appareil photo, un bon sac de couchage et admirer les plus belles lumières de la journée, du coucher et lever de soleil, est pour moi la meilleure façon de me sentir libre et de refaire le plein d’énergie.

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Tu as déjà voyagé dans de nombreux pays, quels sont les paysages qui t’ont le plus marqué et pourquoi ?
En Septembre 2016, je suis parti en Islande, le premier voyage que j’ai organisé seul, sans famille. Quelques mois plus tard, je suis reparti sur les routes Norvégiennes dans les Iles Lofoten. Puis, après avoir pratiqué l’escalade dans les gorges du Verdon, sauté en rope jump, fait mes premiers pas sur une highline et bivouaqué dans les montagnes de Chamonix ou des Pyrénées, je suis reparti en road trip à la découverte du Parc National des Dolomites en Italie avant de rentrer en traversant la Suisse.
Mais l’Islande reste le premier pays qui m’a donné l’envie de voyager plus, j’ai été impressionné par ces paysages. Tout y est démesuré, les cascades, volcans, glaciers… on se sent vraiment petit face à cette nature qui est encore sauvage.

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Tu te trouves actuellement dans l’Ouest du Canada pour ton projet actuel, peux-tu nous en dire plus ? (ndlr : à l’heure de la publication de cette interview, Joffrey se trouve dans les parcs nationaux de l’Utah et de l’Arizona aux États-Unis)
J’ai eu l’opportunité avec mon ancien travail d’être muté à Montréal. J’avais dans la tête d’y rester 7 mois, puis de partir au début de l’été pour 1 an sur les routes du Canada et des États-Unis. Finalement, j’ai vu qu’on pouvait conduire jusqu’en Argentine en suivant la Panaméricaine ! Alors… pourquoi pas ? Avec 30 000km, c’est la plus longue route du monde, elle ne traverse pas moins de 15 pays : Canada, États-Unis, Mexique, Guatemala, Costa Rica… Pérou, Chili et Argentine ! J’ai donc passé ces 7 mois à Montréal à mettre un maximum d’argent de côté, planifier le road trip, chercher quelques sponsors pour de l’équipement et préparer mon 4×4, un Jeep Commander, qui sera ma maison pour ces 3 prochaines années (2 à 3 mois par pays). Il est équipé d’une tente de toit, de panneaux solaires, d’un frigo, d’une douche solaire… le grand luxe !

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Dans quelle mesure trouves-tu que voyager est important, en particulier quand on est jeune ?
Voyager est une formidable ouverture sur le monde, on apprend beaucoup des personnes que l’on rencontre mais aussi sur soi-même. Ça permet de prendre du recul, d’être plus compréhensif, d’apprendre à se débrouiller seul… Je pense que commencer à voyager jeune est une riche expérience et un énorme plus pour les années à venir.
Quand on vie à l’année dans un 4×4 où les seuls espaces intérieurs sont les sièges avant et la tente de toit. Il faut cuisiner, se doucher, vivre tout le temps dehors…même quand il pleut ou qu’il fait froid ! On s’y habitue vite et ça permet d’avoir une autre vision du confort. Le budget est aussi limité, ma plus grosse dépense reste l’essence, sinon je ne dépense quasiment rien, je cuisine tout moi-même et pratique uniquement des activités outdoors gratuites, il y a de quoi s’amuser sur notre planète ! Bref une vie simple et atypique, et j’en suis bien plus heureux !
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Tu communiques aussi via les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram, que penses-tu de leur rôle dans notre société actuelle ? Dans quelle mesure ont-ils leur intérêt et pas l’inverse ?
J’utilise plus Instagram que Facebook, je trouve que c’est une énorme source d’inspiration et ça permet d’échanger avec des personnes qui partagent la même passion du voyage, de la photographie ou autre. Par contre, attention à ne pas se laisser dépasser par la course aux likes, l’algorithme… ça rend vite addict et on en sort souvent frustré avec un manque de confiance en soi !
Ce sont aussi d’excellents moyens de communication, que ce soit environnemental, politique ou autres, ça permet de faire passer des messages bien différents de ce que l’on nous propose à la télévision…
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Parmi toutes tes photos, quelle est celle que tu préfères, et pourquoi ?
Je ne vais pas choisir uniquement une photo mais aussi l’histoire qu’il y a derrière. Ce que j’aime c’est l’aventure, être au milieu des montagnes avec une belle atmosphère, celles qui m’ont fait passer quelques nuits sous la pluie sans tente… Dont celle-ci au sommet du Pic du Midi d’Ossau, il a plu de 22h à 5h du matin, il faisait froid, nous étions trempés mais au réveil nous étions au-dessus d’une mer de nuages, entourés de rideaux de pluie et la lumière était vraiment magique… De quoi nous faire oublier cette mauvaise nuit et comprendre pourquoi on est là !

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Pour toi, est-ce la photographie qui te pousse à voyager ou bien les voyages qui t’incitent à faire de la photographie ?
Maintenant je dirais un peu des deux, quand je suis arrivé à Toulouse, c’est en partie la photographie qui m’a donné l’envie d’aller explorer les Pyrénées puis j’y ai pris goût, j’ai commencé à voyager plus et maintenant je dirais que j’ai toujours l’envie de voyager pour photographier de nouveaux paysages mais aussi pour l’expérience que ça apporte pour soi-même (Question 5).
De temps en temps, je n’ai pas une grande motivation pour aller randonner mais si les conditions peuvent-être réunies pour de belles photos, ça me donne un coup de boost ! Dernièrement je suis parti pour un sommet avec 1600 mètres de dénivelé, bien raide, dans les nuages, il faisait froid et humide mais je me suis dit que ça pourrait être vraiment magnifique, là-haut, si jamais j’arrivais à passer au-dessus de la couche nuageuse, ce qui fut le cas. Le ciel s’est même totalement découvert. Finalement, après m’être gelé les mains et les pieds à attendre le coucher de soleil, je suis redescendu à la voiture de nuit mais avec de belles photos. Ça restera un de mes plus beaux souvenirs de ces 4 mois au Canada !

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Quelles sont tes inspirations ? Cela peut être d’autres photographes bien sûr, mais il y a peut-être d’autres domaines qui t’inspirent ? Pourrais-tu nous en donner au moins 3 ?
Hors l’inspiration que je peux trouver sur Instagram, dans des magazines ou des documentaires comme National Geographic, à travers divers talentueux photographes, explorateur, etc…
L’Alpinisme est le domaine qui m’inspire le plus. Ces personnes traversent des épreuves physiques et mentales extrêmement difficiles pour atteindre leur but, le sommet. Meru est un des derniers films qui m’a beaucoup plus.
Si je devais choisir une personne en particulière, ce serait Mike Horn, ces livres sont vraiment inspirant. Il a fait le tour de la terre par l’équateur, rejoint le pôle nord de nuit, gravi quatre 8 000 mètres himalayens sans corde ou oxygène… Bref, un bel exemple de détermination ! Du coup, quand j’ai un manque de motivation, un coup de mou, que ce soit en rando ou dans la vie, je pense à ce genre de personnes qui se donnent les moyens d’arriver à leur but et qui sont toujours optimistes même si tout va de travers, ça m’aide à trouver l’énergie de poursuivre et de repartir !
Je pense que c’est important de trouver de l’inspiration dans divers domaines, à travers certaines personnes… Ça permet de trouver des idées, des lieux à découvrir, etc… Il ne reste plus qu’à y ajouter sa touche personnelle, pour moi c’est à travers mes photographies que je retranscris ce que je vois, ce que je ressens. J’essaie de partager la beauté, la puissance de la nature et peut-être d’inspirer d’autres personnes en retour.
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Malgré ton formidable projet actuel et les nombreux pays que tu vas traverser, quels sont ceux sur ta Bucket List qu’il te restera à visiter ?
Il y a plusieurs destinations qui me font rêver, difficile d’en choisir une seule… Après ces 3 ans sur la Panaméricaine, je pense rentrer quelques mois en France, puis repartir pour un road trip à travers les pays nordiques que j’affectionne particulièrement, ou peut-être en Nouvelle-Zélande juste avant !
Retrouvez Joffrey sur les routes des Amériques en le suivant sur son compte Instagram et sur son site internet !